Au départ tout va – Le livre
publié aux éditions Lanskine | 2018 | Commander
Chronique & Presse :
L’humanité : NICOLAS VARGAS, LA PAROLE D’AVANT LA PAROLE
Revue Paysage Écrits : AU DÉPART TOUT VA
Nouvelle Quinzaine Littéraire : RÉPARER LA PAROLE par Isabelle Lévesque
Chronique & Presse | Extraits :
Dans le N°1194 de La Nouvelle Quinzaine Littéraire (16 mai 2018) :
« La collection Poéfilm rassemble des textes qui « s’accompagnent d’une création filmée ». Nous n’avons pu voir celle d’ « Au départ tout va « , mais le coin inférieur droit du livre forme un flip-book (ou folioscope) qui en est peut-être une préfiguration : un œil puis deux s’y déplacent dont l’un finira par dire la lettre A. Le texte doit pouvoir également se prêter à une mise en voix théâtrale, même si l’utilisation de l’espace de la page n’est pas anodine.
Les mots qui se dispersent semblent ne dépendre d’aucune instance énonciative, on dirait qu’ils sont des vecteurs de courants traversant l’espace dans lequel un œil cherche son « alter ego ».
Dans cet univers en pleine création, lorsque le « je » apparaît, il est nuancé, rabaissé – nié.
« Il ne fait pas froid. Je n’ai pas froid. Que connais-je du froid. »
Segments répétés-modifiés, syntagmes juxtaposés, la logique se cherche dans l’errance spectaculaire. À partir de l’œil, comment bâtir le reste du corps ? À coups de marteau ? La fable est portée par des phrases inachevées, des compléments qui errent sans doute dans l’univers, comme l’œil manquant. Tout explose toujours et la vie jaillit du chaos.
C’est ainsi que Polyphème, dont le nom signifie « bavard », fils d’un dieu, apparaît dans une danse cosmique et mythique pour y perdre son œil unique.
Dans cette fable burlesque, tout est lignes de fuite :
« Le Cosmos tout entier à sa fenêtre attend que ça défile.
Il s’installe.
Il a décapoté sa voix lactée
pris une chaise
un coussin pour les coudes »
Pour que la parole naisse, il faut une bouche et une langue, un corps complet et conscient de lui-même également. »
Isabelle Lévesque